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Chers Amis, Voici trois mois, un important remaniement ministériel conduisait notre président, Jean-Marie Bockel, à quitter le gouvernement. |
Il apparaissait à l’époque, il apparaît chaque jour d’avantage, qu’il s’agissait d’un changement majeur, à tout le moins d’une inflexion essentielle, de la posture politique du quinquennat présidentiel. Car, outre La Gauche Moderne et les derniers membres de l’ouverture, quittaient également le gouvernement Jean-Louis Borloo, président du Parti Radical, et Hervé Morin, président du Nouveau Centre.
Incontestablement, une « droitisation » de l’action du gouvernement s’est produite. On la voit tous les jours, et en toutes choses. Très naturellement, La Gauche Moderne, qui se veut le parti de la réforme juste, a été amenée, comme d’autres, à s’interroger. Comment peser sur la politique qui se mène ? Fait-on toujours partie de la majorité présidentielle ? Quelles mesures prendre ? La Gauche Moderne a d’abord résolu de répondre sur le fond. La direction du parti travaille actuellement à un projet de programme, qui sera soumis à la discussion de tous nos militants. Il s’agit d’établir un ensemble de propositions à mettre en débat sur les sujets les plus divers, sociaux, économiques et culturels. Ces matériaux pourront servir dans tous débats aussi bien avec nos partenaires qu’avec nos adversaires. Ils pourront servir dans nos campagnes électorales et dans nos réunions sur le terrain. Notre parti adoptera ses positions définitives, après débat, au cours d’une convention envisagée actuellement pour le samedi 28 mai 2011, en région parisienne. La Gauche Moderne a souhaité également tester ses idées sur le terrain. C’est le sens de notre campagne électorale pour les élections cantonales où 30 des nôtres (titulaires et suppléants), vont se confronter aux réalités du terrain. La direction nationale qui les soutient activement, à la fois sur le plan politique, technique et financier, est pleinement engagée pour le succès de nos candidats. L’idée est de passer la barre des 5% pour la plupart, et même de faire beaucoup mieux, voire d’être élus, pour quelques uns. Il n’est du reste pas inutile de savoir que 70 candidats issus de tous les secteurs de la majorité ont sollicité notre soutien et souhaitent être autorisés à utiliser notre logo sur leurs documents électoraux. Cela fait donc 100 candidats qui auront reçu notre investiture. La Gauche Moderne a également décidé de ne pas négliger ses alliances. Certes, La Gauche Moderne, parti loyal s’il en fut, est et reste membre de la majorité présidentielle, vue comme un ensemble. Jean-Marie Bockel continue à assister aux réunions de la majorité avec le Président de la République toutes les semaines. Nous sommes toujours membres du comité de liaison de la majorité, et nous tenons même chaque mercredi notre comité permanent dans les locaux de ce comité de liaison. Mais ce serait folie de ne pas être partie prenante, au sein même de cette majorité, aux conversations, aux réflexions, aux décisions, que pourraient prendre ensemble tous ceux qui ne se reconnaissent pas parfaitement dans l’action du gouvernement. Sur la base de valeurs communes, de projets communs en cours d’élaboration, de présence commune sur le terrain, tout un pan de la majorité s’est mis en mouvement autour de Jean-Louis Borloo, de Jean-Marie Bockel, d’Hervé Morin et de bien d’autres personnalités. L’idée est actuellement d’arriver à créer une confédération qui serait clairement dans la majorité, mais qui rassemblerait tous ceux qui se situent en dehors de l’UMP. Il va de soi que La Gauche Moderne est un mouvement complètement original dans ce rassemblement. Alors que tous les autres sont de la tradition centriste, centre-droit comme centre-gauche, notre histoire est d’appartenir pleinement à la gauche et de porter de ce fait un programme social original et fort. Dès lors, notre rapport à la confédération sera un peu difficile à établir et demande encore beaucoup de travail. Pourrions-nous par exemple être un parti pleinement associé aux travaux de la confédération et complètement indépendant sur le plan de son organisation et de ses décisions ? Je le crois tout à fait, et l’état de mes réflexions actuelles est de dire que la meilleure situation pour nous serait, à titre d’unique exception, le statut, non pas de parti membre, mais de parti associé à la confédération. A l’évidence, notre indépendance ne sera pas en cause, et tous nos partenaires sont prêts à la reconnaître. J’ajoute que de tout cela, les militants de La Gauche Moderne seront amenés à débattre et qu’ils prendront également à notre convention du 28 mai les décisions qui s’imposent. En ce début d’année, en ces temps difficiles, j’appelle tous nos membres à redoubler d’ardeur.
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