Prévention primaire
1) La parentalité : Non à la démission parentale - Oui à l'aide a la parentalité
Dans le domaine de la prévention primaire (ou de la primo-délinquance des jeunes), la question du soutien à la parentalité est primordiale.
L'efficacité du soutien aux familles en difficulté, dans le cadre de la prévention primaire, est directement liée:
à l'accès libre des familles aux structures de soutien;
à des réponses multifactorielles coordonnées, s'appuyant sur des professionnels reconnus (médecins, psychologues, travailleurs sociaux diplômés, orthophonistes…) travaillant en partenariat
dans des structures pérennes.
L'optimisation de structures telles que les centres médico-psychologiques (infanto-juvéniles) serait une réponse aux besoins des familles, qu'elles aient été confrontées ou non à des actes de délinquance de leur enfant. Les moyens existent mais doivent être renforcés d’une part ; il est nécessaire d’autre part de procéder à une réorganisation dans le sens d’un partenariat entre les différents acteurs.
Cette optimisation pourrait se traduire par :
- La création d’espaces de parentalité au sein de structures dépendant des centres médico-psychologiques des services de psychiatrie infanto-juvénile. Les parents pourraient venir évoquer et partager… (autonomisation psychique et transmission symbolique), à travers des groupes de parole, par exemple, qui ont pour intérêt de ne pas inférioriser les parents.
- Une gestion plus affinée de la crise d’adolescence, par la création d’équipes pluridisciplinaires dédiées en centres médico-psychologiques. Prévenir la primo-délinquance des mineurs revient en effet à gérer la crise d’adolescence. Le mineur de doit et ne peut pas être (sur un plan clinique) considéré comme un délinquant, mais plutôt comme un mineur qui commet des actes de délinquance.
Cette création d’équipes pluridisciplinaires (psychologues, infirmiers, éducateurs) en centres médico-psychologiques, en nombre suffisant, pourrait donner lieu à l’observation, l’évaluation, l’accompagnement, donc la prévention. Elle pourrait, peut-être, permettre d’éviter le « ping-pong » systématique entre le soin et l’éducatif, générant des désordres institutionnels propices à la création de vides, dans lesquels viennent s’engouffrer des passages à l’acte qui, pour le coup, mettent fin à la prévention et déclenchent la sanction sociale.
Nous proposons ainsi la création d’un outil de médiation éducative permettant le soutien à des parents isolés ou non souvent démunis face à la violence et la révolte précoce des enfants et au transfert de l’autorité aux « copains ».
2) Impulsion Diplôme (= IDJ) : Non aux jeunes sans activité - Oui à l'apprentissage et à l'IP
Nous dénombrons en France près de 150 000 jeunes qui sortent du système scolaire sans qualification ! Le chiffre s’accroit avec des disparités géographiques et territoriales importantes. Et ce malgré la multitude de dispositifs, pourtant complémentaires, existants dans le suivi et le traitement de cette population.
Cependant, force est de constater qu’un type de public plus en difficulté échappe à ces dispositifs, car ils ne leur sont pas adaptés pour plusieurs raisons, notamment la question de la validation, inaccessible pour eux, à l’issue de ces formations.
C’est la raison pour laquelle le PAD-ID a été pensé entre autres par des responsables de très petites entreprises, en proposant des solutions à la carte, individualisées et adaptées à ces jeunes, avec à la clef, des formules de parties de diplôme (CAP, BEP) obtenues à leur rythme et leur permettant une meilleure insertion dans le monde du travail.
3) Apprentissage :
L’apprentissage qui concerne près de 300 000 jeunes en France, ne correspond plus depuis la loi de 87 aux jeunes en grande difficulté. Aujourd’hui entrer en apprentissage et passer pour seul exemple un CAP relève de l’exploit quand il s’agit de ces jeunes là !
Il est impératif de revenir aux fondamentaux de l’apprentissage qui à ses débuts était destiné à sortir les jeunes en rupture avec le système scolaire en leur offrant la possibilité d’obtenir un diplôme. L’employeur doit redevenir un « tuteur » sous réserve d’étudier la fidélisation possible de l’apprenti à son entreprise pour quelques années.
4) Le garage à musique : " une bonne note pour tous". Non à la désintégration - Oui au garage a musique.
La culture est une valeur de tolérance parce que la culture suppose l’accueil de l’autre ; une valeur d’égalité parce qu’il ne peut y avoir de culture que partagée ; une valeur de solidarité, car rien n’est plus puissant que le sentiment d’appartenance à une même civilisation. Nous proposons de soutenir et développer les initiatives culturelles favorisant la mixité culturelle, en utilisant le vecteur de la Musique comme outil de lien social et d’apprentissage partagé en commun. Prenant en considération les réussites et les évaluations positives de diverses expériences (au Venezuela avec « El Sistema », au Canada avec « le nouveau Brunsvig » en France avec « Démos ») La Gauche Moderne propose que soit développée une action nommée « Le Garage à Musique» (à la suite du Dr Julien au Canada).
La musique devient ainsi un moyen pour éduquer les jeunes à la "citoyenneté", car faire partie d'un groupe (orchestre en l'occurrence) demande maîtrise de soi, respect, écoute de l'autre, discipline et rigueur.
Essayons en France de créer cette dynamique, non pas comme un nouveau système scolaire, mais comme une construction de terrain où les jeunes se font par eux-mêmes avec l'aide d'autres jeunes.
Et pourquoi la musique ? Peut-être, parce qu'elle s'adresse au coeur autant qu'à la tête et au corps et qu'elle parle à tous.
5) Réformer notre société de l’image : le meilleur profil de notre image. Non à la banalisation de la violence et du porno - Oui à la réforme de notre société de l'image.
Visionner régulièrement des films violents de 14 et 21 ans augmente les conduites agressives de l'adulte, indépendamment du QI, de la classe sociale, des pratiques éducatives parentales ou du niveau de tendances agressives. En d’autres termes, les images violentes ne permettent pas de se libérer de l'agression, bien au contraire.
Nous proposons de réformer notre société de l’image, qui ne transmet à l’enfant que la violence ; mais aussi de délivrer une éducation à l’image à l’école, par un support commun construit comme un spot publicitaire. Ces propositions pourraient être appliquées par le CSA, par :
L’aménagement de créneaux horaires sur les chaînes télévisuelles, permettant d’éviter que l’enfant soit soumis à des images violentes ;
La réintroduction de l’instruction civique, porteuse de critères de valeurs, mais sous forme ludique ; c'est-à-dire prenant l’apparence de spots publicitaires, diffusés dans les créneaux horaires définis précédemment ;
Concernant Internet, des spots d’information sur les mêmes créneaux horaires inciteraient les parents à activer un filtre parental sur leurs ordinateurs ; mais ces spots auraient essentiellement pour objectif d’expliquer le plus simplement possible comment mettre ce filtre en place.
6) Observatoire : Non au comptage aléatoire de la délinquance - Oui a un observatoire indépendant de la délinquance.
Il est indispensable de recueillir des données statistiques et géographiques relatives à la question de la délinquance d’une manière totalement indépendante administrativement mais aussi de éloigné de toutes contingences politique.
Que ces données viennent de la justice, de la police, de la gendarmerie, de l’éducation nationale, ou d’autres partenaires concernés, elles répondent toutes à des objectifs propres à chacune des ces institutions qu’elles sont à craindre et ne sont pas corrélé entre elles . De ce fait, elles ne peuvent être objectives quant à leurs résultats chiffrés, mais aussi à l’analyse qui en est faite.
Prévention secondaire et tertiaire
7) CCJ (Centre de Contrôle Judiciaire) : prescription contrainte pour le bien de soi et le bien des autres. Non a l'abandon de soin des délinquants - Oui au COJ et au référent Santé.
En dehors de l’incarcération qui concerne les cas les plus graves, il n’existe à ce jour aucun dispositif en France qui permette de soigner, de contrôler et de suivre en même temps des délinquants soumis à des obligations de soins ordonnées judiciairement. Pire encore, dans plus de 80 % des cas, ces délinquants astreints aux soins ne sont pas traités. L’absence de prise en charge dédiée motive notre projet à créer un Centre de Contrôle Judiciaire.
8) Référent Santé/Justice sur chaque Juridiction : juge, médecin une même ordonnance: le référent. santé-justice :
Nombre de décisions de justice pâtissent massivement du manque caractérisé d’articulation avec le secteur médical : les expertises traînent en longueur, les examens, traitements ou soins ordonnés sont peu ou prou mis en place. En la matière, l’aléatoire demeure à peu près partout.
L’absence drastique d’organisation et d’adéquation de la justice à toutes les questions intéressant l’intervention médicale impose la création d’un référent « santé/justice » au sein chaque juridiction. Ce chargé de mission optimisera les liens plus qu’indispensables de la justice vis-à-vis du corpus médical. Son action permettra en outre de minorer les effets dévastateurs de la rupture de prise en charge entre le mineur et le jeune adulte.
Malgré le remaniement du gouvernement, le Comité national de liaison des associations de prévention spécialisée salue les propositions de l’ex-secrétaire d’Etat à la Justice, Jean-Marie Bockel, mais rappelle son attachement à la protection de l’enfance.
Le rapport Bockel sur la prévention de la délinquance des mineurs survivra-t-il au remaniement gouvernemental et au départ de son instigateur, l’ex-secrétaire d’Etat à la Justice, Jean-Marie Bockel ? Rien n’est moins sûr. Néanmoins, le Comité national de liaison des associations de prévention spécialisée (CNLAPS) a souhaité réagir aux préconisations visant à donner « une meilleure visibilité à la prévention spécialisée ».
Le 3 novembre 2010, le Président de la République a reçu Jean-Marie BOCKEL, secrétaire d'Etat à la Justice, qui lui a remis son rapport sur la prévention de la délinquance juvénile.
Cette mission lui avait été confiée par le chef de l'Etat le 3 août dernier en vue d'engager une large concertation avec les acteurs de la prévention et de la sécurité, d'expertiser les bonnes pratiques en France comme à l'étranger et de formuler en conséquence des propositions innovantes.
LIRE LA SUITE ET CONSULTER LE RAPPORT
Le parcours du civisme, de la citoyenneté et de l’esprit de défense n’est pas à découvrir, il doit être seulement mieux défini, et mieux balisé.
C’est dans cet engagement totalement citoyen pour la défense des valeurs de la République, et pour la promotion de tout ce qui constitue son existence, de l’économie au patrimoine culturel, que réside notre identité nationale.
La lutte contre la délinquance des jeunes bute sur le manque de moyens des juges et des éducateurs. Résultat: peu d'options entre défaut de sanction et prison.
Lenteurs judiciaires, éducateurs surchargés, prévention défaillante... Les experts qui se réuniront le 14 octobre prochain autour de Jean-Marie Bockel, le secrétaire d'Etat à la Justice, pour faire le point sur la lutte contre la délinquance des mineurs, tireront un triste constat, à en juger par les chiffres. En 2007, date des dernières statistiques disponibles, pas moins de 300 000 mineurs ont été identifiés en situation de fragilité et de délinquance. Parmi eux, 76 046 ont fait l'objet d'une sanction après être passés devant un juge pour enfants - une augmentation de 1,6 % par rapport à 2006 - tandis que 211 809 autres ont été confiés, dans le cadre de la protection judiciaire, à l'Aide sociale à l'enfance (ASE) ou au secteur associatif.
Le sentiment d’insécurité des populations en France, est devenu une réalité omniprésente dont le développement s’est progressivement détaché de celui de l’insécurité à proprement parler.
Ainsi la perception qu’ont nos citoyens de l’insécurité, tant qualitativement que quantitativement, ne coïncide que peu ou prou avec la réalité des risques en la matière.
Cependant, cette perception agit sur la réalité quotidienne et a contribué à la faire évoluer telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Le développement de ce différentiel entre perception et réalité a, depuis plusieurs années, contraint les acteurs locaux à envisager différemment les actions à mettre en place
pour répondre, avec cohérence à ces deux aspects de l’insécurité.